"Et gouttes apres gouttes, j'instilerai mon dégout, jusqu'a ce que finalement tu perisses."
C'est ce déchaînement de sentiments humain qui baigne ses quelques lignes.

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21.2.11

WONDERLAND, OU OBSESSION


“Et dans un désert oú l’absurdité n’existe pas j’apprivoise mes peines et sème les secrets.”
Et c’est au détour d’un sourire -ce sourire- que son coeur s’accrochât. Si fort que le sentiment premier fut la douleur. La douleur d’avoir mordu a l’hameçon. 
Et c’est au détour d’un regard -ce regard- que son coeur chavira. Si fort qu'elle ne voyait plus que la noyade. Cette mort si complexe, si mystérieuse. Si théâtrale. 
Le souvenir de ce sentiment ne tardât pas a se présenter: tout y était.  Toute la procession suivit au pas -de course- dans cette océan qu’est l’émotion. Indomptable, mais si séduisant. Il vous appel, avec ce chant de sirène incomparable, Vous l’entendez, le suivez, vous laissez prendre, il est charmant. Et tel un prince, vous emmène pas a pas au fond des mers. Oui, elle a sentie ce prince venir a elle, l’attrapant par la main, et la guidant vers la fin. Est ce que la mort a une fin?

CATHARSIS


C’en était fait, fini. Enfin. 
Dehors, le soleil était a son zénith, jouant a cache-cache derrière les nuages, quelques fois chassés par cette petite brise tant attendue par tout etre vivant mourant sous cette chaleur écrasante. La lourdeur du temps et le temps lui-même étaient ses ennemis. Pas les seuls, mais les autres étaient loin d’imaginer sa cachette, son repaire. Son refus, son caveau. 
Il ne fallut qu’un mouvement et quelques secondes. A mesure que ses sens s’affaiblissaient et son corps se raidissait, son esprit plus vif que jamais, réfléchissait. Non pas comme le mythe le voulait, a sa vie, a son passé, mais a son avenir. Oui, la lumière blanche au fond du tunnel devrait arriver, il l’attendait, l’imaginait, l’appelait. C’est avec amusement qu’il remarqua que c’était tout le contraire: sa vue s’obscurcie, son champs de vision s’amenuit. Il rit. Rit de sa naiveté: La lumière du paradis n’est qu’un mythe, comme tant d’autre, il voulut le crier, laisser une trace de cette expérience pour prouver que l’Homme n’est qu’un esprit emplit d’espoir vain. Seulement maintenant que dire, que faire. Plus de temps. Allait-il rencontrer ce passeur dont les grecques craignaient le passe ? Il pensa qu’il n’avait pas de pièce sur lui, il rit de sont oubli: les portes des Champs-Elysées ne lui seront pas ouvertes. Allait-il devoir gravir une a une ses longues marches vers l’Eden ou descendre jusque dans les flammes de l’Enfer? Sa hantise des températures extrêmes le rendit hostile a cette idée. Apres tout, son âme, son corps, son esprit pouvaient bien rester la, ils y étaient bien. 
Maintenant il savait que sa place était ici, a ce moment, nulle part ailleurs. A aucun moment de sa vie il ne s’était senti aussi vivant. Ah! cruel instant que celui qui mène a la mort. Il se senti minable, son esprit bataillant pour convaincre son débile corps de poursuivre sa route; son cerveau affolé envoyant des messages a ses généraux ordonnant a ses membres de bouger. Mais personne ne répondit. C’était la désertion complète. Il avait déserté. Abandonné ce qui lui avait été donné. Et c’était aujourd’hui qu’il voulut bouger, crier, danser, aimer, qu’il allait finalement partit. Ah! idiot. Tout imbécile qu’il se sentit, tout inerte également, il ferma les yeux de honte. Il pleura. Non de douleur, non de peur. De lassitude. Exténué, il l'était. 
C’en était fait, fini. Malheureusement. //

REPRESENTATION DE LA FEMME, OU PULSION


“Je fais souvent ce reve étrange et pénétrant…
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant…
Je fais souvent ce reve étrange et pénétrant…”
C’est l’histoire de ma fin. Étrange, pénétrante. L’histoire d’une vie, d’une fin en somme. Car la mort n’est pas une fin, la vie au contraire. 
Elle sortie enfin de cette maison. La seule qu’elle n’est connue. Cette maison blanche, bancale, qui sentait l’anthrax et la folie. Cette masure qui l’avait pourtant rassurée, bercée, et frappée. Frappée, torturée, assommée. Quel doux euphémismes. Elle n’avait plus rien, plus de propriété, de vie sociale. Plus de vie sentimentale. Enfin, les sentiments, elle ne les avaient connues, ou du moins senties. Elle en était dépourvus, ils ne lui manquaient donc pas. Incapable de se sentir heureuse, aimante ou triste. Pourtant maintenant ils la pensaient guérit. Elle en riait intérieurement, ce jeu l’enchantait. Elle savait mentir comme personne: tromper, surjouer, feindre. L’art du mensonge, elle le maîtrisait, telle une muse. Oui, c’était une Muse lui disais-je. Bouffées délirantes. 
Les gens, ces êtres immondes me perturbaient. Ils me frôlaient, me donnant des pulsions. Elle, la Muse, tentait de sortir de cette masse, elle ne comprenait plus le monde qui l’entourait. Et moi, personne ordinaire m’enfoncais dans cette masse. Paradoxe. Vous me comprenez pas; elle non plus. 
Je connais tout de cette femme; je vois ce qu’elle regarde, sens ce qu’elle touche, entends ce qu’elle ne peux faire comprendre. Elle est un instrument, une marionnette. Je ressens tout a travers elle. J’exécute ce qu’elle conçoit seulement. Je tuerais pour elle. J’ai tué pour elle. 
Moi, sa violence, son délire, sa drogue, et sa folie. Je suis constamment en crise, en proie a la pulsion. 
Mais comme je vous le disez, c’est l’histoire de ma fin, moi sa conscience altérée. C’est en fait une histoire banale: le meurtre d’une folie par son corps et son esprit. 
Elle sortie enfin de cette maison, libérée de mon emprise: Moi, sa maladie. //

SCHIZOPHRENIA, OU DIFFRACTION


Le livre a cela de dangereux qu’il véhicule des idées, des remarques, des vérités, et des mensonges.
Alpha finit son roman par des lignes qu’elle ne comprit pas. “L’auteur nous laisse méditer” se dit-elle. Elle laissa aller ses pensées, essayant de trouver une signification a cette phrase, mais laissa vite tomber. Elle devait partir. 
Elle alla s’asseoir sur les marches du petit amphithéâtre, vestige d’une époque révolue, et le vit. Elle le regarda dans les yeux. Pourtant il ne broncha pas. Il ne la voyait pas. Il l’a passionnait, elle ne voulait que lui, mais lui n’en savait rien, ou n’en voulait rien savoir. Il s’asseyait sur les marches du petit amphi. Ses yeux s’égaraient quelques minutes avant de se reprendre et de sortir une cigarette. Il fumait lentement, pinçait toujours les levres de la meme facon et expirait la fumée de maniere a faire de petits cercles. Elle l’avait étudiée des jours durant, minutieusement, jusqu’a pouvoir anticiper ses moindres gestes. Elle s’imaginait aller vers lui, lui prendre la main et s’en aller. Mais chaque fois qu’elle avancait, il jetait son megot et partait. 
Pourtant, aujourd’hui elle se decida, sachant qu’il partirait tres bientot. Elle se leva, le souffle haletant, la poitrine se soulevant difficilement, les mains chaudes, démangeantes et moites. Elle sentait venir l’angoisse. La crise. La pulsion. 
Il leva la tete, la regarda, ne réagit pas. Elle alla plus vite que lui, sortit son petit couteau -qu’elle c’etait surprise a prendre le matin meme, sans trop comprendre pourquoi- il s’allongea par faiblesse. 
Elle prit plaisir a le voir allongé, son dernier regard fut pour elle, son dernier souffle fut pour elle. 
Elle le regarda dans les yeux. Pourtant il ne broncha pas. Il ne la voyait déjà plus. Et enfin Alpha prit conscience des dernières lignes de son roman: “Yet each man kill the thing he loves.”. //

RETOUR

Oh mes marins, ne voyez vous donc point, comme la Lune scintille? Elle eclaire le chemin du Juste comme la banniere mene le cortege jusqu’a l’autel de la victoire. Ne voyez vous donc point comme l’Ocean reflechie les troubles torpeurs de notre proue? Il s’affole sur notre passage comme la foule qui acclame le retour du Heros. 

4.2.11

Et gouttes après gouttes, j'instilerai mon dégout, jusqu'a ce que finalement tu périsses. 
Et jusqu'au bout de la nuit, je te regarderai gémir  pour qu'enfin tu cries mon nom
Et a l'aube de ton dernier souffle, je te souhaiterai de rêver de notre Amour.