“Je fais souvent ce reve étrange et pénétrant…
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant…
Je fais souvent ce reve étrange et pénétrant…”
C’est l’histoire de ma fin. Étrange, pénétrante. L’histoire d’une vie, d’une fin en somme. Car la mort n’est pas une fin, la vie au contraire.
Elle sortie enfin de cette maison. La seule qu’elle n’est connue. Cette maison blanche, bancale, qui sentait l’anthrax et la folie. Cette masure qui l’avait pourtant rassurée, bercée, et frappée. Frappée, torturée, assommée. Quel doux euphémismes. Elle n’avait plus rien, plus de propriété, de vie sociale. Plus de vie sentimentale. Enfin, les sentiments, elle ne les avaient connues, ou du moins senties. Elle en était dépourvus, ils ne lui manquaient donc pas. Incapable de se sentir heureuse, aimante ou triste. Pourtant maintenant ils la pensaient guérit. Elle en riait intérieurement, ce jeu l’enchantait. Elle savait mentir comme personne: tromper, surjouer, feindre. L’art du mensonge, elle le maîtrisait, telle une muse. Oui, c’était une Muse lui disais-je. Bouffées délirantes.
Les gens, ces êtres immondes me perturbaient. Ils me frôlaient, me donnant des pulsions. Elle, la Muse, tentait de sortir de cette masse, elle ne comprenait plus le monde qui l’entourait. Et moi, personne ordinaire m’enfoncais dans cette masse. Paradoxe. Vous me comprenez pas; elle non plus.
Je connais tout de cette femme; je vois ce qu’elle regarde, sens ce qu’elle touche, entends ce qu’elle ne peux faire comprendre. Elle est un instrument, une marionnette. Je ressens tout a travers elle. J’exécute ce qu’elle conçoit seulement. Je tuerais pour elle. J’ai tué pour elle.
Moi, sa violence, son délire, sa drogue, et sa folie. Je suis constamment en crise, en proie a la pulsion.
Mais comme je vous le disez, c’est l’histoire de ma fin, moi sa conscience altérée. C’est en fait une histoire banale: le meurtre d’une folie par son corps et son esprit.
Elle sortie enfin de cette maison, libérée de mon emprise: Moi, sa maladie. //